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Peintures abstraites, portraits, vidéos, absence de processus particulier et absence de narration semblent caractériser, comme par défaut, la pratique de Franck Éon. Cet éclectisme assumé lui permet d’embrasser indifféremment la diversité des registres de l’image à travers la peinture, qui reste pour lui un objet de pensée. « Je ne fantasme pas sur la surface du tableau et je ne m’inspire de rien. Je n’évacue ni le poids du temps ni la force de la mémoire et je ne mets rien en abîme. » Loin de toute interprétation post-moderne, l’artiste peint simplement pour « visualiser » et parfois rendre visible l’hétérogénéité des images, de leur provenance comme de leur statut, sans jamais éprouver la nécessité d’y adjoindre un quelconque discours critique. Empruntant parfois à d’autres (peintres, réalisateurs) un sujet, un personnage ou un motif, il va le « réactiver » comme dans sa vidéo intitulée John (1998), où il anime la peinture Sociology Professor (collection FRAC Poitou-Charentes depuis 1992) de John Currin. L’image peinte (le professeur de sociologie), retrouvant son statut premier, se met à parler, à interpeller son créateur : «John, Hey John !» tout autant que le spectateur. Manière pour l’artiste de questionner aussi, mêlant les techniques (peinture, vidéo et utilisation de l’outil informatique) les enjeux et les statuts de l’image médiatique, icône d’aujourd’hui, nourrie de références culturelles hétéroclites, non plus uniquement « savantes » mais issues du cinéma, de la publicité, des séries télévisées, des jeux vidéos ou de la bande dessiné Notice : FRAC PC/ID |
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