« Furtivement, innocemment, la terre voyage sous les semelles de chaussures, les pneus des voitures et dans le revers des pantalons. Ainsi elle passe pour de la poussière, ignorant les frontières. » K.M.
Kirsten Mosher développe dans ses installations une conception élargie de l’activité artistique comme moyen de communication entre les individus de la planète. Elle questionne les grands thèmes de civilisation qui obsèdent le monde aujourd’hui : l’écologie (l’environnement, le partage des ressources naturelles), l’économie (la mondialisation et la globalisation), la géopolitique (les questions de frontières, d’identités, de nationalismes).
Antarctica Surveillance Mirror (1992) est une installation qui associe de façon significative l’objet « miroir de surveillance » (comme moyen de défense de la propriété privée) à la représentation cartographiée du continent Antarctique. Installé dans l’exposition, le miroir de surveillance fonctionne de manière dissuasive par le simple fait de pouvoir s’y voir et par là même se contrôler. La représentation géographique qui y est gravée - une mappemonde vue du Pôle Sud - apparaît dans un second temps. Territoire emblématique, l’Antarctique est une zone partagée entre les grandes puissances qui y effectuent leurs recherches scientifiques et mesurent de la couche d’ozone, ainsi que le sanctuaire proposé des baleines. Soulevant l’urgence d’une prise de conscience de notre responsabilité quant au devenir de l’environnement, l’artiste choisit de montrer ce territoire à travers la représentation abstraite qu’est la carte, comme forme d’appropriation du réel, amenant à réfléchir sur sa signification politique.
Notice FRAC PC/ID