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La production de Jean-Michel Othoniel témoigne d’une certaine démarche obsessionnelle que l’artiste, lui-même, revendique. Aujourd'hui connu pour ses sculptures en verre (à l'image de la station de métro « Palais Royal » à Paris) dont il expérimente les propriétés physiques et plastiques, l'artiste trouva auparavant dans le soufre son matériau de prédilection, une spécificité qui le fit remarquer à la Documenta de Kassel en 1992. A priori étrangères, ces matières offrent des qualités communes propres à nourrir son goût pour la métamorphose, la sublimation, la transmutation : états gazeux, solide, liquide pour autant de prises de risques en terme de nocivité ou de fragilité. Il se joue ici une inextinguible exploration de la réversibilité.
Le Burlador (« séducteur » en espagnol) présente un ensemble, au premier abord incongru, d'éléments qui, une fois réunis, offrent une lecture sulfureuse. Si l'univers de Jean-Michel Othoniel explore l'indétermination des formes, il s'accorde sur une constante : la dualité traduite par la complémentarité masculin/féminin. Les coquillages ainsi mis en scène deviennent, par ces simples associations, des corps en creux qui appellent l'intime. Une évocation du sexe féminin qui accueille des éléments de jeu ou des matières à la fragile rigidité.
Notice FRAC PC/HD |
Jean-Michel Othoniel
Né en 1964 à Saint-Étienne. Vit et travaille à Paris.

Le Burlador
1990
boîte, coquillage, pipe en terre, carte à jouer, cigarette en soufre
20 x 30 x 16 cm
acquisition 1990 | à la galerie Antoine Candau, Paris
n° inv. 990.5.1
Collection FRAC Poitou-Charentes
photo : Richard Porteau
©Paris, ADAGP, 2011
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