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La musique est au sein de l’œuvre et du langage plastique de Michel Aubry, l’élément fondamental, structurant et ordonnant l’espace ou l’objet qu’il se charge de réaliser. Mais en aucun cas ses sculptures « sonores » ne se donnent à entendre.
Au sein de ses « mobiliers » ou de  ses « espaces musicalisés », la musique est à appréhender comme une écriture, le son devenant la mesure de l’espace et du temps.
Partant des structures de la musique modale et des combinaisons pentacordales tirées des cinq notes du Launeddas (instrument de musique issu de la canne de Sardaigne, appelé aussi cornemuse sarde), il met en place un système de concordance - une table de conversion - entre les hauteurs musicales et les longueurs métriques. Les dimensions et les formes plastiques de ses œuvres, issues de son attachement à la musique sarde autant qu’à la fabrication artisanale de pièces d’ébénisterie, sont générées par la structure musicale qui détermine leur matérialisation. One Dollar More (1991) « pyramide du dollar » se retrouve ainsi soumise à cette loi des sons. Cette étrange table ronde donne à voir l’image agrandie de la gravure imprimée sur le billet du dollar américain, énonçant clairement tout son programme dans la langue du savoir que constituait le latin : « le nouvel ordre des siècles encourage les entreprises ». L’artiste convoque dans cette juxtaposition de l’image de la pyramide du dollar (par ailleurs symbole occulte de la connaissance) et du Launeddas, le face-à-face symbolique de l’hégémonie américaine et d’une culture orale minoritaire vouée à la disparition. Cette association chez l’artiste des formes plastiques de la sculpture aux formes sonores, révèle la persistance de supports et de motifs esthétiques générés par les différentes stratégies de transmission du savoir, de survie et de résistance des cultures minoritaires face aux formes économiques, politiques et culturelles dominantes.

Notice FRAC Poitou-Charentes/ID

 

 

 

 

Le travail de Michel Aubry se compose de combinaisons entre les structures musicales et la sculpture. Plasticien, précédemment musicien joueur de cornemuse et luthier berrichon, c’est la découverte de la musique sarde en 1985 qui fut déterminante, puisqu’elle l’amena à s’intéresser aux « launeddas » dont il fait la matrice de son travail. Cet archaïque instrument de musique dont on joue en souffle continu est constitué de trois tiges de roseau assemblées. Une pour la main gauche, une pour la main droite et un bourdon. Chaque Launeddas étant limité par son bourdon à un seul registre, il faut toute une déclinaison pour jouer une sonate. La longueur d’une colonne d’air est comprise entre 3 cm pour un sol dans le registre aigu et 153 cm pour le sol grave.
L’instrument inspire à l’artiste des sculptures sonores qui, potentiellement productrices de sons, nous sont présentées silencieuses. C’est un geste décisif dans sa pratique artistique : l’abandon de l’instrument pour une pratique conceptuelle. Les dimensions et les formes des sculptures sont générées par les lois des sons, la longueur des cannes dépendant de la hauteur du son qu’elles produisent. L’artiste établit donc des rapports qui traduisent les hauteurs des notes en longueurs décimales et donc en mesure de roseau. Il définit également un ensemble de 37 pentagones à partir de relations entre 5 notes, des rapports appelés pentacordes en musicologie. Traduits matériellement, ces pentagones définissent des espaces « musicaux » définis selon les codes musicaux sardes.
C’est ainsi que sont conçus les 9 éléments du parquet du Salon de musique, une mise en musique de l’espace par le sol. Quant au lustre, son modèle est inspiré du film indien de Satyajit Ray, Le salon de musique, hommage à une musique qui présente les mêmes caractères d’oralité et de codification savante que la musique sarde. On peut y voir la mise en relation de deux traditions menacées par l’évanouissement.

Notice FRAC Poitou-Charentes/HD

Historique
Restauration

 


Michel Aubry

Né en 1959 à Saint-Hilaire du Harcouët, France
Vit et travaille à Paris

 

 

Strakasciu - Gamme Protégée

1988

canne de Sardaigne, cuir, 7 anches
140 x 90 cm

acquisition 1993 | à la galerie Jean-François Dumont, Bordeaux

n°inv. 993.6.1

Collection FRAC Poitou-Charentes
Photo Christian Vignaud

 

 

 

Michel Aubry, One Dollar More, 1991, collection FRAC Poitou-Charentes

One Dollar More

1991

scanachrome sur satin, canne de Sardaigne, 7 anches, supports en ébène
diamètre : 300 cm

acquisition 1993 | à la galerie Jean-François Dumont, Bordeaux

n°inv. 993.7.1

Collection FRAC Poitou-Charentes
Photo Rachid Samrud, Alain de Roux

 

 

 

 

Michel Aubry, Jalsaghar (le Salon de Musique) 1990, collection FRAC Poitou-Charentes

 

Jalsaghar (le Salon de Musique)

1990

parquet : 9 pentagones en bois bakélisé
dimensions variables
lustre : fer, verres, miroirs

90 x 95 cm

commande du FRAC pour l'exposition Michel Aubry,
Hôtel St-Simon, Angoulême, 16.06 - 19.08.1990

acquisition 1990 | à la galerie Jean-François Dumont, Bordeaux

n°inv. 990.8.1

Collection FRAC Poitou-Charentes
Photo Christian Vignaud

 
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