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Les oeuvres de Fayçal Baghriche résultent de gestes discrets et actions mineures qui bouleversent les représentations symboliques et culturelles. Elles viennent la plupart du temps pointer des systèmes de valeurs qui évoluent au gré des régimes politiques ou des croyances religieuses, démontrant ainsi la fragilité et la subjectivité de nos cultures respectives.

 

Le bras du Cardinal est la reproduction de la partie manquante d’une statue en bronze érigée sur le parvis de la basilique Notre-Dame d’Afrique à Alger. Datant de 1920, elle représente le Cardinal Lavigerie, fondateur des Pères blancs, les missionnaires en Afrique. L’homme y était représenté brandissant une croix d’un air menaçant. Une posture qui correspondait peu à la réputation du religieux. «Alors que, de son vivant, le Cardinal Lavigerie semblait avoir montré un grand respect pour les populations locales là où il œuvrait comme missionnaire et bénéficiait d’une grande notoriété, l’interprétation sculpturale qui en était faite semblait quant à elle représenter plutôt la politique coloniale française au début du 20e siècle. En ce qui concerne le bras arraché de la statue d’Alger, plusieurs histoires différentes me furent racontées. Le Père Tarpaga qui officie actuellement à la basilique m’a dit que le bras aurait été heurté accidentellement par un camion-benne dans les années 1970. Une autre version de l’histoire me vient du Père Marioge qui y a pris ses fonctions dans les années 90 : le bras et la croix avaient déjà disparu avant son arrivée et donc avant les années de terrorisme en Algérie. On lui a raconté que le bras aurait été arraché par le mari islamiste d’une femme pauvre soutenue par les pères. Cet homme aurait enterré le bras et la croix dans un des cimetières au-dessus de la Basilique sur la route qui mène à Bouzaréah. Si les versions étaient différentes, les pères s’accordaient pour dire que cette disparition était une bonne chose. Selon eux, ce geste menaçant ne représentait pas les Pères blancs et ne respectait pas la communauté musulmane. Le maire du quartier de Bologhine a proposé une reconstitution, mais les pères n’ont pas considéré cela nécessaire. La statue sera restaurée en 2018, mais sans le bras.» Fayçal Baghriche

 


La vidéo La nuit du doute se situe un peu à part dans la production de l’artiste. Alors qu’il s’appuie habituellement sur des objets culturels ou consommables courants (un globe, un drapeau, un film, une revue…), il construit ici son oeuvre à partir d’un matériau personnel : ses souvenirs d’enfance. Le récit, raconté à la première personne dans sa langue maternelle, s’appuie cependant sur un media internationalement populaire, la télévision. La vidéo compile des extraits de programmes qui sont le support d’histoires amusantes et touchantes à la fois. Au-delà de l’anecdote, aussi mignonne soit-elle, se dessine tout à coup une évidence : il existe sans aucun doute de nombreux enfants nés en 1972 qui auraient pu faire la même sélection d’images et ce, depuis de nombreux points du globe. Soulignant la nécessité d’une éducation à l’image, d’autant plus quand l’écran sert de nounou, La nuit du doute rappelle que l’image mainstream participe à la création de nos mythologies individuelles et collectives.

Notice FRAC Poitou-Charentes/HD

 

 

 

 

L’artiste représente sur fond bleu de multiples étoiles de toutes formes et de toutes les couleurs disposées de manière, à première vue, irrégulière et aléatoire. En réalité, Épuration élective est la réplique agrandie et retouchée de la double page du dictionnaire français rassemblant la totalité des drapeaux du monde et dont l’artiste n’a ici conservé que les étoiles, recouvrant le reste de bleu. En détournant l’un des symboles les plus signifiants de l’idée de nation, Fayçal Baghriche efface l’identité de chaque pays et nous invite à aller voir au-delà des apparences.

Notice FRAC Poitou-Charentes/ID

 

 

 

 

«Cette vidéo repose sur le montage de deux versions de péplum Le Message réalisé par Mustapha Akkad dans les années 1970 sur l’histoire de l’Islam. Ces deux versions ont été filmées selon le même scénario, dans les mêmes décors et avec les mêmes costumes, seuls les acteurs et le langage diffèrent. L’une réunit un casting de stars du cinéma arabe, l’autre des acteurs hollywoodiens. En synthétisant ces deux films dans un montage qui suit précisément le déroulement du scénario, l’artiste fait dialoguer les acteurs arabes et américains dans leurs langues respectives. Dans sa référence à l’universalisme du cinéma et du langage, cette vidéo pointe la catégorisation des produits culturels en fonction de leur destination.»

Fayçal Baghriche

 

Historique
Restauration

 


Fayçal Baghriche

Né en 1972 à Skikda, Algérie
Vit et travaille à Paris

 

 

 

fayçal Baghriche, Le bras du cardinal

Le bras du Cardinal

2016

bronze et laiton
ed 1/3 + 1EA
226 x 73,4 x 53 cm

acquisition 2016 | achat à la galerie Jérôme Poggi, Paris

n°inv. :016.1.1

collection FRAC Poitou-Charentes
©Paris, ADAGP

 

 

 

 

 

Fayçal Baghriche, Nuit du doute

Fayçal Baghriche, Nuit du doute

 

La nuit du doute

2016

vidéo, 4/3
6'20''
ed. 1/5 + 2EA

acquisition 2016 | achat à la galerie Jérôme Poggi, Paris

n°inv. :016.2.1

collection FRAC Poitou-Charentes
©Paris, ADAGP

 

 

 

 

 

Fayçal Baghriche, Épuration élective, coll. FRAC PC

Épuration élective

2004-2009

protocole d’installation, d’édition
et de diffusion, gabarit
dimensions variables

acquisition 2009
achat à l'artiste

n°inv. : 009.14.1

Collection FRAC Poitou-Charentes
©Paris, ADAGP

 

 

 

 

 

Fayçal Baghriche, Le Message, coll. FRAC PC

Fayçal Baghriche, Le Message, coll. FRAC PC

Le Message

2010

vidéo, son
185'

acquisition 2010
achat à l'artiste

n°inv. : 010.6.1

Collection FRAC Poitou-Charentes
©Paris, ADAGP


 
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