Maître incontesté de l’Abstraction Constructive française, peintre et théoricien, Jean Dewasne - qui représente ici la figure tutellaire et le seul artiste véritablement abstrait - se qualifie dès le début des années 1950 (dans la lignée de Fernand Léger) de « peintre de l’âge industriel ». Très tôt il utilise des techniques novatrices, trouvant auprès des ingénieurs et des scientifiques de tout nouveaux matériaux. Acrylique, Isorel, aluminium, laques industrielles vont lui permettre d’élargir le champ de la peinture et d’inscrire l’art dans la ville par de grands décors publics.
En 1968, il réalise pour la patinoire de Grenoble dans le cadre des Jeux Olympiques, un ensemble de quatre vingt quinze mètres carrés, puis Grenoble 70 soit mille deux cents mètres carrés d’une peinture faisant écho à l’architecture du Musée de la ville.
« Les formes et les structures qui se lisent sur ces bannières laïques sont les archétypes de la vie industrielle et de la civilisation scientifique : courbes ovoïdes de la fusée ou de l’avion, masses pleines, compartimentées de la machine. […]
Les formes initiales lient l’artiste aux technologies de son temps. […]
De la géométrie plane d’Euclide on passe aux géométries de Rieman, de Bolyaï, de Lobatchevsky. Il n’y a plus de véritables droites ni de véritables parallèles.
[…] Nous venons d’accéder à un niveau encore plus élevé « d’abstraction » en concrétisant dans un nouveau domaine les vertigineuses découvertes de la mathématique contemporaine, au cœur des mondes sensoriels. »
Jean Dewasne
Notice : FRAC PC/ID