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Clara Ianni est une artiste brésilienne basée à Sao Paulo. Son travail artistique revêt un caractère politique et une dimension idéologique affirmés. Ces dernières années, ses œuvres reflétaient les contradictions du processus de modernisation du pays en regard de son histoire (racines archaïques, passé colonial, dictature militaire). Utilisant des médiums variés (sculpture, vidéo, installation), l’artiste s’attèle particulièrement à dénoncer une version officielle de l’histoire dont l’hégémonie ne laisse que peu de place à une histoire parallèle, volontairement occultée ou dont la mémoire est négligée.

En 1979, une loi d’amnistie promulguée par le gouvernement militaire impose le pardon pour les crimes et actes de torture menés par les agents de l’Etat. Sans distinction aucune pour les actes commis, cette amnistie vaut également pour les opposants au régime. Cette loi, instituant un oubli généralisé, a construit une réconciliation artificielle, interdisant toute possibilité pour la population de construire sa propre transmission des faits, sa propre mémoire. Le régime a donc installé une autre forme de violence à partir de 1979 : l’éradication des faits, l’oubli des victimes qui, après leurs disparitions physiques, disparaissent symboliquement une seconde fois au travers de cet oubli institutionnalisé. Il n’y a toujours pas eu à ce jour de procès contre les responsables de violations des droits de l’homme.

Plusieurs œuvres de l’artiste témoignent de ces processus d’occultation. Elle les matérialise notamment au travers de sculptures (panneaux de zinc coulissants ou mur de parpaing mobile) qui, manipulées par les visiteurs, viennent obstruer et masquer ce qu’ils souhaitent. L’artiste souligne là la notion de choix dans le processus d’occultation. Dans ses récentes vidéos, Clara Ianni révèle de nombreux cas de décès dus, à des répressions policières ou militaires. Récurrents, même en dehors des années de dictature, ces épisodes dramatiques semblent démontrer que la violence est un élément structurant de l’histoire du pays et de son fonctionnement général.

Apelo (2014) a été tournée dans le cimetière Dom Bosco qui servait de fosse commune clandestine pour les victimes de la dictature militaire. Ce cimetière est toujours en activité, officiellement pour accueillir les dépouilles des indigents. Il demeure également une opportunité pour accueillir les victimes des trafics les plus divers jusqu’aux victimes actuelles des violences policières et militaires.
Debora Maria da Silva, militante pour les droits de l’homme est la narratrice du film. Elle dénonce l’anonymat des sépultures, dénonce l’oubli systématique. L’esthétique très soignée du film est en complet décalage avec le drame relaté et la dureté des scènes auxquelles nous assistons. On y voit des agents travailler à la chaîne, retourner la terre, creuser des trous en surface pour y plonger des cercueils anonymes non fermés. Le sol est labouré, constamment remué. Le travail de mémoire est impossible.

notice FRAC PC/HD

Historique
Restauration

 


Clara Ianni


Née en 1987 à Sao Paulo, Brésil où elle vit.

 

 

 

Clara Ianni, Apelo, coll. FRAC PC

Apelo
en collaboration avec Debora Maria da Silva

2014

vidéo, 12'57''

acquisition 2015 | à l'artiste

n° inv. 015.25.1

Collection FRAC Poitou-Charentes
photo : capture vidéo, ©Clara Ianni

 

 

 
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