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Philippe Parreno et Pierre Joseph mènent séparément une pratique artistique axée essentiellement sur la production des valeurs culturelles et sur la communication de masse. Réunis à New York au début des années 90, ils travaillent en collaboration pour la réalisation de la vidéo Snaking. Cette vidéo se présente comme un spot publicitaire vantant les vertus du «Snaking», alternative probable à tous les sports de maintien en forme que sont le trekking, le jogging, le rafting… Les images établissent un parallèle entre des images de soldats américains rampant lors de la guerre du Golfe, et des joggers new yorkais peuplant Central Park, en mêlant de courtes séquences où Philippe Parreno se met en scène dans une figure qu’il affectionne, celle du bègue ; à son habitude, l’artiste convoque personnages déviants de la communication sociale, comme il l’avait fait précédemment avec l’imitateur Yves Lecoq (personnage de plusieurs vidéos de l’artiste), où en se mettant en scène lui-même, dans une longue performance filmée, conférence sur l’art en cinq langues simultanées qu’il ne maîtrise que très mal. Le spectacle de ce «personnage de la multitude», à la fois insensé, grotesque et simplet, peut être lu comme l’image même de communication médiatique, et s’inscrit en totale contradiction avec l’emphase, les valeurs ou les formes véhiculées par le clip ou le langage publicitaire.
Dans un premier temps de son travail (à travers la série bien connue des « Personnages à réactiver »), Pierre Joseph soulevait la question de l’interaction possible entre le spectateur et l’œuvre dans l’exposition, interrogeant les codes culturels et les relations du spectateur au musée, mais aussi le statut de l’œuvre d’art.
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