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Zanele Muholi se définit comme une militante visuelle. Son travail photographique prend pour sujet les populations noires LGBTI (Lesbien, Gay, Bi, Transgenre, Intersexe) d'Afrique du Sud qui, marginalisées et bannies, sont également victimes de crimes haineux. L'artiste considère l'image comme un espace de résistance et cherche, au travers de séries photographiques exposant la beauté d'individus considérés hors normes, à faire tomber les tabous sur l'homosexualité. Fait surprenant, bien que l'Afrique du Sud soit le seul pays du continent ayant légalisé le mariage entre personnes de même sexe en 2006, l'homosexualité est encore perçue comme étant honteuse et négative. En 2009, la série de photographies Faces and Phases par laquelle Zanele Muholi constitue un fonds d'archives de Black Queers rejetées par la société, fut l'objet d'une controverse. La ministre sud-africaine de la culture et des arts s'était à l'époque indignée devant un travail "immoral, offensant et allant à l'encontre de la construction d'une nation". Nombre de femmes figurant sur ces portraits sont aujourd'hui décédées, victimes de maladie ou d'assassinats. Si le viol est un crime endémique dans le pays, il l'est d'autant plus envers les lesbiennes car déclaré comme "correctif" ou "curatif". Un crime effroyable et quasiment légitimé car il inciterait les homosexuelles à revenir vers l'archétype de la femme africaine : une épouse et une mère, à la tête d’une famille nombreuse et propriété des hommes. notice FRAC PC/HD |
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